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Les nouveaux horizons de l’hôtellerie selon Deloitte

Le 15 février dHôtel, hôtellerie, tourisme, chambres, coucher, façadeernier, le cabinet Deloitte organisait au Palais Brogniart, une conférence sur les nouvelles tendances de l’hôtellerie.
Certes le climat est morose dans le secteur de l’hôtellerie aujourd’hui, mais selon les experts du cabinet Deloitte, le pire est derrière nous ! Et de fait, investir dans un hôtel reste une bonne affaire pour les créateurs d’entreprises. C’est ce qu’il ressort de la 15ème édition de l’Observatoire annuel Deloitte – In Extenso sur les Tendances de l’Hôtellerie présentée récemment à Paris. En franchise pour mémoire, le secteur de l’hôtellerie est largement représenté avec 25 réseaux actifs, générant 2,44 milliards d’euros en 2012, au travers de 1 897 (1 713 en 2011).
Une année 2012 en retrait
Selon Deloitte, « si 2011 s’était clôt sur un marché hôtelier fragile mais engagé sur la voie de la croissance, le bilan 2012 est lui beaucoup plus mitigé ». Et comme souvent, tous les segments hôteliers ne sont pas logés à la même enseigne, loin s’en faut. Ainsi, selon l’Observatoire annuel Deloitte – In Extension, les établissements haut de gamme et de grand luxe tirent bien leur épingle du jeu en 2012 avec respectivement des chiffres d’affaires hébergement en progression de 3 % et 6 % en 2012. Dans le même temps, pour l’hôtellerie super-économique à milieu de gamme, les résultats sont soit en stagnation soit en recul. « Ce phénomène est relativement paradoxal, quand on sait que cette même hôtellerie de luxe est généralement la plus sensible aux épisodes de crise et qu’inversement l’hôtellerie économique s’affiche comme la plus résiliente. » Et les inégalités sont aussi territoriales. « Si Paris, et dans une moindre mesure la Côte d’Azur, affichent des performances en croissance de + 4 à + 6% sur l’ensemble des catégories en 2012, l’hôtellerie de Province voit elle son chiffre d’affaires reculer de 2 à 4 % selon le niveau de gamme. » Cette situation à deux vitesses s’explique en grande partie par le ressenti de la crise. Ainsi, à l’image des complexes luxueux et de l’hôtellerie plus simple, la crise frappe plus lourdement les hôtels soumis aux fluctuations des courbes du chômage et de la situation économique française. Quant aux grandes agglomérations ? « A quelques rares exceptions, elles ne sont pas épargnées » souligne Deloitte. Le marché hôtelier, encore dominé par une clientèle française à motif professionnel, reste fortement dépendant de la conjoncture économique française résume l’étude Deloitte. Et malgré le fait que « depuis une dizaine d’années les métropoles régionales gagnent en puissance, la diversification du mix clientèle des hôtels n’évolue pas aussi vite. » Et tout cela est sans compter la montée en puissance de la concurrence de l’offre hôtelière d’une part (+ 5 % entre 2011 et 2013 sur les 10 premières agglomérations observées) mais aussi de l’offre para-hôtelière, « avec des frontières de plus en plus ténues entre marché hôtelier et résidences urbaines. »
Des intermédiaires toujours plus gourmands
Omniprésents, les intermédiaires comme les agences de voyages en ligne sont de plus en plus gourmands. Et ce n’est évidemment pas sans conséquence sur les marges ! « Derrière les hausses et baisses du chiffre d’affaires hébergement enregistrées ces dernières années, la croissance du prix moyen a joué un rôle central » explique Deloitte qui précise, « si les crises précédentes se traduisaient par une chute plus ou moins prononcée des prix moyens, ces derniers ont continué de progresser cette année. Mais derrière cette résistance, une guerre plus subtile se joue autour des commissions, sans doute en forte progression du fait du poids des OTA (agences de voyages en ligne) dans les recettes hôtelières. » Clairement, et selon les résultats de l’enquête exclusive menée par les équipes In Extenso Conseil THR, auprès d’un panel d’hôtels, entre 2008 et 2012, le montant des commissions versées aux intermédiaires a progressé de près de 28 %…. alors que dans le même temps, le chiffre d’affaires progressait de moins de 4 % et l’occupation de moins de 1 % ! « L’évolution des mêmes indicateurs est encore plus frappante en Province où elle atteint près de 70%. » Ce phénomène est selon Deloitte, une tendance lourde de l’hôtellerie d’aujourd’hui « qui impacte directement les marges de ces établissements et dans le contexte de crise actuelle fragilise fortement le bon équilibre de leur exploitation. »
Une année 2013 dans la même ligne
Selon Deloitte, la croissance en 2013 passera par l’international. En cela, les perspectives sont assez proches des tendances relevées en 2012. « Les hôteliers concentrés sur le marché français et sur le marché séminaire connaîtront un marché difficile ; à contrario, les destinations et les établissements plus ouverts à l’international, resteront sur le chemin de la croissance.